SPORTS DE MONTAGNE AU MAROC : INNOVATIONS ET INCONVENIENTS (2008)
Michael Peyron
Co-concepteur de la Grande Traversée de l’Atlas Marocain (GTAM)
1. Introduction
La pratique des sports de montagne au Maroc par les voyagistes étrangers et nationaux est fortement marquée par les tendances innovantes depuis 1980. Tout en enregistrant des succès, celles-ci en sont arrivées au stade où elles suscitent un nombre grandissant d’interrogations quant à leur « soutenabilité ». En effet, de la démarche confidentielle d’une poignée de randonneurs « libertins » (CORNELOUP, MAO & SENIL 2005 : 7) logeant chez l’habitant, on tend actuellement vers 100,000 visiteurs par an, tous massifs confondus, qui pratiquent la randonnée itinérante. En outre, la sur-fréquentation, en particulier au Toubkal, au Mgoun, et à Imilchil, n’est pas sans poser problèmes et tensions, dont des retombées écologiques potentiellement dommageables.
Imilchil, lumière du soir, octobre 1997 (photo: M. Peyron)
En effet, « on sait, aujourd’hui, que le tourisme de masse détruit l’espace touristique » (GOURIJA 2005) ; rappel salutaire. D’où incohérence majeure : le label de complaisance de l’éco-tourisme dont se targuent les voyagistes, paravent ne servant qu’à masquer des abus récurrents.
2. Du bénévolat au mercenariat
L’état marocain, ayant longtemps misé sur un tourisme cinq étoiles conventionnel, avait délaissé les chaînes de l’Atlas, perçues comme faisant partie d’un Maroc « inutile » et potentiellement frondeur. Ce n’est qu’au tout début du XXIème siècle que les instances nationales ont appréhendé tout l’intérêt que constituait le tourisme rural pour les communautés montagnardes. En effet, pendant la période 1920-1980 l’Atlas marocain avait été fréquenté par des amateurs européens résidant au Maroc, CAFistes pour la plupart, profitant de leurs loisirs pour explorer sommets, cols et vallées, à la rencontre de villageois berbères accueillants. C’était le bénévolat à l’état pur.
Toutefois, dès 1965-1980, portés par la mentalité d’assistés née du consumérisme nombriliste « soixante-huitard », les premiers TO avaient commencé à prospecter sites et sentiers de l’Atlas. Le mercenariat faisant ainsi son apparition et avec lui l’activité baptisée « trekking » ; c’est la première innovation de taille. En outre, d’écotourisme paru en 1978, on en sera arrivé trente années plus tard à une forme d’égo-tourisme (HEAP 2008), démarche idéalisée effectuée le plus souvent dans une bulle personnelle, voire ésotérique.
Trekking avec assistance muletière, pied du Jbel Ma’asker, Haut Atlas oriental (M. Peyron)
2.1. Un tourisme sportif à encadrement commercial
Quatre secteurs du Haut Atlas, en particulier, vont devenir des classiques pour les caravanes commerciales de touristes étrangers encadrées par des guides de montagnes, ou, selon les compétences exigées, par des accompagnateurs dits « de moyenne montagne » (1): les massifs du Mgoun et du Toubkal, terrain de prédilection pour la pratique du tandem ski/mulet au printemps, du trekking en été ; Saghro et Sirwa, massifs pré-sahariens parcourus à pied, avec assistance muletière en automne/hiver. Copiant l’idée de Grande Traversée du Haut Atlas (GTHA), mise en avant par André Fougerolles (1991), ou de Grande Traversée de l’Atlas Marocain (GTAM), prônée par Michael Peyron lors de ses reconnaissances dans l’axe de la chaîne (1972-1984), certains opérateurs vont expérimenter des itinéraires linéaires, toutefois sans que la tendance ne se généralise.
Sommet du Mouriq à ski, cirque des Ayt Wanergui, mars 1980 (photo: M. Peyron)
Ainsi fonctionneront les TO pendant la décennie 1980, explorant les revues du CAF afin d’y dénicher de nouvelles destinations, s’imitant les uns les autres, sous-traitant auprès d’agences marocaines. Créant, aussi, des réseaux de muletiers, de logements chez l’habitant (dont des futurs gîteurs), tissant progressivement une gigantesque toile d’araignée, mettant le Haut Atlas en coupe réglée. Tout en permettant, à un certain nombre de Chleuhs des montagnes, durs à la tâche et âpres au gain, d’en tirer des revenus – il convient de le souligner.
2.2. Création d’infrastructures touristico-sportives
Avant 1980, hormis cinq refuges du CAF dans le massif du Toubkal, ainsi que le refuge de Taffert du Ministère de la Jeunesse et des Sports dans le Bou Iblane, il n’existait en montagne aucune structure adéquate pouvant accueillir alpinistes, randonneurs et skieurs. Lacune qui méritait d’être comblée.
Afin de palier à cela, pendant la décennie 1980, avec l’ébauche d’une semblant de programme « montagne », les instances nationales facilitent la création de trois refuges dans le Haut Atlas Central (2). Ainsi que les premiers gîtes dans les Aït Bouguemmez, puis dans d’autres secteurs. Selon la procédure officielle, les candidats gîteurs désireux de transformer leur demeure en lieu d’hébergement doivent se conformer à un cahier des charges précis. L’obtention éventuelle de l’agrément (Ber. lagrima) est sub-ordonnée à une visité, suivie d’une contre-visite des responsables provinciaux du Tourisme. Malgré les lenteurs institutionnelles pour obtenir l’autorisation, procédure à laquelle n’est parfois pas étrangère la notion de hediya (‘cadeau pour services rendus’), ces gîtes vont se multiplier pendant la décennie 1990, effet de mode aidant, sans compter les indéniables avantages financiers susceptibles d’offrir une alternative prometteuse à l’activité agropastorale traditionnelle. Dans l’Atlas on dénombre aujourd’hui une quarantaine de gîtes en tout.
Plafond de gîte, Imilchil (photo: M. Peyron)
3. État des lieux (2008)
Examinons la situation actuelle sur le terrain. Si le Maroc avait fait figure pendant la période 1970-1990 de terre où la nature était restée naturelle, cette illusion s’envolera dès 1995 devant les prémisses d’une crise écologique annoncée, liée principalement à la sur-fréquentation, la banalisation du plastique et à la gestion anarchique des déchetteries.
Situation affligeante aggravée par des sécheresses récurrentes depuis 1980, la baisse alarmante des nappes phréatiques (notamment autour de Marakech), la désertification accrue du pourtour sud de l’Atlas, le bétonnage du Dadès et d’autres vallées, joint à un gaspillage effréné des ressources en eau : golfes, piscines, arrosage intempestif des pelouses, lavages de voiture, gîtes et écolodges assurant quotidiennement (et quelle que soit la conjoncture météorologique) des prestations de type douche et hammam. Alors que « le Maroc aura soif en 2025 », nous dit-on (3), et que dans bon nombre d’agglomérations la population défavorisée en est réduite à des coupures d’eau estivales et un robinet par rue…
Nonobstant les aléas climatiques, le phénomène des TO connaît une impulsion nouvelle dès le XXIème siècle, aggravée par l’emploi massif du 4 x 4 ; c’est alors la déferlante. Le goudronnages des pistes, entrepris dans un louable esprit de désenclavement des communes les plus éloignées (« syndrome Anefgou ») (3), met le cœur de l’Atlas à la portée du tourisme de masse. Innovation qui n’est pas sans inconvénient : les usagers épris d’espaces vierges constatent que ceux-ci vont en s’amenuisant. Jusqu’aux motards « verts » qui se plaignent de l’avancée du goudron dans l’Atlas marocain, d’où rétrécissement comme peau de chagrin de leur terrain de jeu.
Selon les critères actuels, la principale innovation est la suivante : est seule privilégiée la clientèle des TO, logique marchande oblige, ce qui marginalise les libertins circulant en petits groupes et s’en remettant à l’hébergement traditionnel.
Hébergement traditionnel chez l’habitant, Almou n-Selloult, mai 2004 (photo: M. Morgenthaler)
Tout concorde pour les décourager : conseils d’amis incitant à « passer par une agence » ; préférence muletière accordée à des TO privilégiant les étapes courtes (4-7 heures) plutôt qu’aux pratiquants individuels; petites intrigues des accompagnateurs pour obliger les randonneurs indépendants à recourir à leurs services ; gîtes « sur-bookés », etc. Alors que deux topo-guides britanniques (COLLOMB 1987, SMITH 1998) ont le mérite de vouloir affranchir le randonneur vis-à-vis de guides locaux, n’en trouve-t-on pas d’autres (KNIGHT 2001, GALLEY 2004, GEUS 2007, HUMPHRYS 2008) qui incitent le backpacker individuel à recourir d’office aux services d’un guide local ? Par ailleurs, dans certaines régions de l’Atlas le logement chez l’habitant est ouvertement déconseillé, tout chef de famille se livrant à cette pratique pouvant se voir accusé par les autorités de jouer au « gîteur clandestin », avec sanction à la clé (CHATTOU & YAHYA 2005 p.14) (5). Peu étonnant, dés lors, que soit morte l’hospitalité berbère (Ber. temmut tinubga), autrefois clé de voûte de la randonnée libertine. Et c’est sans doute là l’innovation la plus navrante !
Fort heureusement, cependant, vu la débauche d’informations sur la toile, il est facile de shunter le réseau des agences métropolitaines et d’organiser sa propre randonnée, soit en autonomie totale, soit en ayant recours à une agence marocaine.
3.1. Évolution du marché
Alors qu’au début les agences internationales ne proposaient qu’un produit uniforme de randonnée itinérante ou de ski/mulet, depuis la décennie 1990 on assiste à une diversification de l’offre. Outre les sports dits de nouvelle glisse (rafting, canyon, parapentisme, base jump, kite buggy, quad, etc.) un trek se conjugue désormais selon divers thèmes : dessin, botanique, ornithologie, trek équestre, transhumance Ayt Atta ; « visite de kasbahs et villages berbères » ; randonnées en raquettes, le ski de montagne hors du Toubkal ou du Mgoun ayant été sérieusement pénalisé par le manque de neige ces dernières années ; récompense pour cadres d’entreprise ; trek engagé pour sportifs de haut niveau avec ascension du Mgoun et Toubkal en huit jours, voire plus en y ajoutant l’Ayyachi. Option, toutefois, qui est loin de faire l’unanimité.
Au Tizi n-Ifferd sur la « haute route » Imilchil-Zaouit Ahansal : Timghazine à g.; Azourki à dr., avril 1984 (photo: M. Barbaud)
Par ailleurs, rivalisant de souplesse et d’initiative innovante pour coller à la demande de la clientèle et atténuer leur image quelque peu castratrice à l’égard des usagers, les TO proposent des randonnées à la carte, invitant leurs prospects à inventer leur itinéraire, l’agence se chargeant de l’intendance. Compte tenu du fractionnement des congés, la préférence du voyageur de l’Atlas ira au créneau de 8-10 jours. Sera concernée la catégorie d’âges 25-45 ans. L’intéressé(e), résidant dans 99% des cas hors du Maroc, spécialisé(e) dans l’informatique et n’aspirant qu’à un break loin de son écran, aura paradoxalement soin d’emporter son téléphone cellulaire. Il/elle ne fournira aucun effort, fera fi du moindre souci ; l’aventure, certes, mais programmée.
Dans les Clochetons de l’Ouanoukrim, été 1966 (photo: M. Peyron)
Autre grande innovation : de nos jours de jeunes grimpeurs quelque peu flemmards renâclent à l’effort de la marche, au point de délaisser les voies classiques du massif du Toubkal (face est de l’Angour, Clochetons de l’Ouanoukrim, arêtes et « Couloir de Neige » du Tazaghart, etc.), considérées comme de la « petite bière » !
Couloir de neige du Tazaghart, printemps 1965 (photo: M. Forseilles)
Ceci est vrai, en particulier, des amateurs de grandes parois (big wall climbers) qui fréquentent les gorges du Todgha et le cirque de Taghia près de Zaouit Ahansal. La performance se situe non plus dans le domaine horizontal, mais vertical. Alors qu’au début des années 1980 étaient nombreux les jeunes de 20-30 ans prêts à « s’éclater » ou à « se flinguer » en pratiquant le ski de randonnée ou le trek engagé. De même, en partie grâce au mathos performant, certains couloirs du massif du Toubkal qui se grimpaient avant 1980 avec crampons se descendent maintenant à ski – par exemple le Couloir NE du Ras n-Ouanoukrim, Ighzer n-Temda à l’Aksoual, « Couloir de Neige » et « Couloir en diagonal » du Tazaghart – nécessitant parfois la pose de rappels.
Toubkal (à g.) & Akswal avec Ighzer n-Temda (à dr. à l’ombre), depuis l’Adrar n-Ouayyour, mars 1965 (photo : M. Peyron)
Nouveaux temps, nouveaux mœurs. Cela est valable également pour les points de départ. Casablanca n’est plus la plaque tournante d’antan. À Ouarzazat est dévolu le rôle de porte du Sahara pour « marchands de sable » (TARRIER 2007) pratiquant l’esbroufe pseudo-saharienne avec raids et bivouacs de luxe 4 x 4. Cependant, aidé en cela par la popularisation du créneau d’une semaine, le tourisme de montagne privilégie Marrakech, devenue base de départ des circuits vers les massifs avoisinants. Le Haut Atlas Oriental, ainsi que le Moyen Atlas, trop éloignés et nécessitant plus de temps, sont en grande partie laissés pour compte. Et c’est très bien comme ça, permettant à ces régions, quelques temps encore, de conserver leur charme.
Or, devant la sur-fréquentation des itinéraires archi-connus, c’est précisément vers les massifs périphériques (Rif, Beni Snassen, Figuig, etc.) que se tournent les regards. Proche de la « Ville rouge » mais curieusement délaissé, se dresse le Haut Atlas Occidental, longtemps parcouru par les seuls Britanniques. Aidé en cela par des travaux spécifiques (PEYRON 1990 ; BROWN 2007) le massif attire désormais l’attention des médias ainsi que des agences françaises. Une revue grenobloise, plus ou moins en osmose avec les voyagistes, ne consacre-t-elle pas une livraison à la GTAM entre Tighza-Imlil, ainsi qu’une variante plus confidentielle entre Imilchil et Hadida ? Sans parler d’une agence s’intéressant aux deux extrémités de la chaîne du Haut Atlas avec l’intention avouée de les relier dans une GTAM revue et corrigée. Intéressante que ces relectures de la GTAM accommodée à la sauce dauphino-savoyarde. Elle marque notamment un regain d’intérêt pour une GTAM peu visible sur le terrain, et jusqu’alors reléguée aux oubliettes, en dehors du sigle figurant sur les panneaux de certains gîtes agrémentés (6).
Autre tendance dans la façon d’appréhender le Maroc : depuis plus d’une décennie le pays est perçu comme terre de liberté concernant certaines pratiques; dont les trekkeurs qui se permettent de fumer dans la salle de restaurant du célèbre Hôtel Ali à Marrakech ! De même que les adeptes du VTT, de la moto tout-terrain, du 4 x 4 et du quad qui viennent pratiquer impunément sur sentiers et chemins des sports désormais contrôlés, voire interdits, dans bien des communes en France.
3.2. Accompagnateurs et touristes
Certains problèmes sont apparus au niveau des accompagnateurs : il y a eu du déchet, certains diplômés n’exerçant plus, ou de façon spasmodique, ou ayant trouvé dans le mariage avec une cliente une solution commode au besoin d’émigration (BOUMAZA 1996, p.31). Les faux-guides, aussi, seraient nombreux, et pas nécessairement incompétents, c’est là une étonnante innovation, dans le Toubkal et le Haut Atlas Central, tandis que la qualité des promotions issues du CFAMM serait en baisse, avec l’apparition de guides « plastiques » (selon la terminologie de certains anciens), provenant des milieux citadins, et dont la connaissance de la montagne et de la langue berbère serait insuffisante (DESCAMPS 2003 ; AIT LEMKADEM 2005 & FLEURY 2008). Le diplôme, quant à lui, serait souvent obtenu par hediya, facteur dévalorisant (DESCAMPS 2003, GEUS 2007). Sans ériger des cas isolés en règle générale, cela se retrouve sur le terrain sous forme d’agissements peu professionnels sur le plan sécuritaire (7), la tolérance par certains guides d’une tenue osée chez les dames, ou, par exemple, des magouilles pour augmenter le fabor en fin de trek auprès d’une clientèle parfois naïve, peu instruite des usages au Maroc.
3.3. Nouveaux problèmes posés par les gîtes
Randonneurs individuels avec sac au dos; espèce en voie de disparition, Imilchil, mai 2002, (photo M. Peyron)
De plus, les adeptes de la filière randonnée individuelle, autrefois seuls intéressés par ces gîtes, se trouvent confrontés (pour peu qu’ils soient accessibles par piste) à de multiples pratiquants mal assortis : rafteurs, « trekkeurs » avec assistance muletière, baroudeurs en moto ou 4 x 4, VTTistes, parapentistes, adeptes du canyon, de l’ultra-trail, du base jump. Le tout dans une ambiance bruyante peu propice au repos. Ainsi, en innovant, on recrée dans l’Atlas marocain la promiscuité tant décriée des refuges alpins du CAF des années 1970-1980(8).
Reconstitution, également, du syndrome « Club Med » avec bronzés en tongs, clients se présentant au gîte avec mallettes à roulettes, et promenant souvent avec eux de larmoyantes attitudes tiers-mondistes. Projection en montagne, aussi, des schémas usés de la folklorisation du monde berbère (autrefois le seul apanage des grands hôtels du sud), avec animation de rigueur, que l’on soit en auberge, en bivouac, en gîte (COMPAORE & CHATTOU 2005 : 135). Vulgarisation de la culture amazighe que l’on souhaite mettre à portée du visiteur ; mondes qui s’entrecroisent dans un contexte artificiel sans s’interpénétrer, sans se comprendre. Alors qu’une application correcte des normes de l’interculturel dans le respect mutuel pourrait aboutir chez les locaux à des résultats probants, dont un regain de fierté pour leurs institutions traditionnelles (AIT LEMKADEM 2005 : 62).
Certaines pratiques frisent l’incorrection et peuvent avoir des effets secondaires lorsqu’elles sont assorties de consommation d’alcool au nez et à la barbe des locaux (9). Les « barbus », quant à eux, existent effectivement en de petites communautés du Haut Atlas (Imlil, Tigleft, Boutferda, etc.) (10). Ainsi, les populations visitées par les treks organisés, travaillées en sourdine par quelques imams islamistes, pour qui tout voyageur occidental est un mécréant, risquent-elles de devenir progressivement moins hospitalières, moins affables. Fait susceptible d’avoir des incidences néfastes sur l’avenir du tourisme en montagne.
Pub pour le « Festival des Cimes » à l’auberge Tislit, août 2005, (photo: M. Peyron)
Par ailleurs, s’agissant de certains gîtes dans le secteur Bouguemmez/Mgoun, ainsi qu’à Imilchil, on peut dire que depuis 2000 environ, la période faste est terminée. Sans doute en a-t-on créé en léger surnombre. Trop, en tout cas, pour qu’ils soient assurés de faire le plein. Certains se plaignent de ce que l’été la majorité des groupes aient recours au bivouac, pratique devenue très tendance. Liée en partie au « facteur Gandini » (11), ainsi qu’au phénomène « dunes de Merzouga » avec sa trilogie « hommes bleus-chameau-4 x 4 », la pratique s’étend à l’ensemble des montagnes marocaines avec des sites particulièrement recherchés (cédraies du Moyen Atlas, zone d’Imilchil, etc). Dans ce dernier secteur le bivouac, compte tenu du besoin de coucher parterre dans l’univers claustrophobe des petites tentes violettes chères à Terdav, est devenu un phénomène incontournable pour les caravanes à pied ou en VTT, avec assistance muletière et /ou véhiculaire. Pratique où l’on note une montée en puissance ; fait regrettable compte tenu de la prolifération de sites de bivouac sauvage en bordure des lacs de Tislit et d’Isly, des déchets laissés sur place, de l’absence d’un service de ramassage local des ordures (RAMOU 2005).
Auberge-bivouac tout-venant (VTT, 4×4, rando, wind-surfeurs, etc.), lac de Tislit, Imilchil, août 2005 (photo: M. Peyron)
3.4. Fréquentation de la montagne par les nationaux
De façon quasi-systématique la tranche aisée des citadins marocains a longtemps boudé la montagne, en dehors des pique-niques à la journée (Ifrane, Ourika, Oukaïmedden), et ce principalement en raison d’à priori sociaux. En effet, le rural ou le montagnard est traditionnellement déconsidéré par la bourgeoisie des villes. Cette mentalité serait en passe de changer, notamment dans le massif du Toubkal, devenu destination phare, où l’on enregistre un accroissement de la fréquentation nationale.
Randonneuses marocaines au Toubkal, juin 2008 (photo: A. Lhaoute)
Mieux, un certain nombre de Marocains, en découvrant le potentiel insoupçonné de leurs montagnes, sentent s’éveiller en eux des âmes d’écologistes ce qui est de bon augure pour l’avenir. Ceci a débouché sur la création des Secteurs d’Intérêt Biologique et Écologique (SIBE), comme celui de Tamga ; ou, en partie afin de protéger des vestiges préhistoriques menacés par des collectionneurs peu scrupuleux, mise en place du Géo-parc du Mgoun. On saluera, également, la création par Ayad Kerouach de « l’Association Bou Iblane » destinée à venir en aide aux communautés, également préserver les biotopes de ce massif excentré, sans parler de la multiplication des éco-lodges et autres gîtes dans le Haut et le Moyen Atlas. On mentionnera, enfin, les efforts consentis par l’Université Al-Akhawayn d’Ifrane (Explorers’ Club et Club berbère de Tamesmount, dont Peyron était le co-ordinateur jusqu’en mai 2009) afin de développer des activités de plein air, de découverte nature et d’initiation à la randonnée.
Rando « balcon N du Tichoukt », Moyen-Atlas, mai 2008, (photo: R. Daoudi)
En effet, dans le but d’apporter une modeste contribution au phénomène, nous partons souvent avec des compagnons marocains ; en effet, ces sorties se font soit à titre privé avec des nationaux, amis de longue date (traversées du Moyen et Haut Atlas oriental, ascension du Toubkal, etc.) ; soit avec un panachage de deux, trois ou plusieurs nationalités, dans le cadre associatif du Club berbère de l’Université Al-Akhawayn : excursions découverte nature (Zaouit Had Ifrane ; Agelmam Wiwane ; lac d’Afennourir; sources Oum er-Rbiaâ) ou ascension de sommets relativement faciles (Jbel Hayyane, Qubbat, Tichoukt, Ayyachi).
Rando écolo, réserve du lac d’Afennourir, Moyen-Atlas, avril 2009 (photo: M. Peyron)
4. Quelles innovations pour un meilleur devenir ?
Alors quelle solution, et pour quel tourisme (de masse, écologique, culturel, durable ou sportif) ? Comment innover pour ne pas tomber dans un dirigisme qui serait mal perçu par le consommateur ? Ne pas se voir taxé de « rétro facho », ou d’élitiste en imposant un moratoire (tout au moins limiter la fréquence des rotations) vers des destinations de choix ? Éventualité peu probable car contraire à la loi du marché. Effectivement, accepter de rogner un créneau fleurissant serait perçu comme suicidaire par les TO. Et pourquoi – afin de limiter le nombre – ne pas instaurer pour certains points écologiquement sensibles un système de loterie où les candidats au voyage devraient tirer au sort (HEAP 2008) ? Ou, plus sélectivement, par concours avec appel téléphonique sur numéro vert, procédé figurant déjà dans notre très consensuel espace télévisuel.
4.1. Les nouvelles glisses
Et si les sports dits de « nouvelle glisse » annonçaient une nouvelle donne ? Parmi ceux-ci l’ultra-trail, le base jump et le ski free ride, malgré un potentiel énorme, sont pratiqués de façon sporadique. Les sports en eaux vives, en revanche, connaissent un essor certain, compte tenu des nombreux cours d’eau à type nivo-pluvial de l’Atlas marocain. En principe, les meilleures conditions interviennent en février/mars pendant les huit jours qui suivent d’importantes précipitations nivales, surtout lorsqu’il y a eu redoux. C’est le cas notamment du N’fiss, de l’Ourika, de l’Asif Melloul et du Sebou. Pendant l’étiage estival, par contre, seuls l’Oum Rbiâ en amont de Khénifra et l’Asif n-Ouhansal demeurent en condition.
Gîte d’Imi n-Warg à Tamga, situé à un carrefour stratégique de pistes au pied de « La Cathédrale »,mai 2007 (photo: M. Peyron)
À ce titre il est clair que dans le Haut Atlas central le gîte d’Imin-Warg à Tamga, en tant que base de loisirs, est appelé à un bel avenir. Hormis les escalades très techniques et le canyoning autour de Zaouit Ahansal et Taghia en amont, sur place (outre la pêche à la truite) on peut s’adonner au rafting et au canoë kayak avec vagues très « fun » garanties. Le tout dans un décor splendide de pinèdes dominées par la « Cathédrale des Roches» (Amstfran), devenu récemment sweet spot pour base jumpers. Si la protection de la faune est effectivement assurée dans la réserve avoisinante (SIBE de Tamga), cela est susceptible d’attirer de nombreux ornithologues et autres écotouristes. De plus située à un carrefour de pistes stratégiques c’est une étape incontournable pour des adeptes du VTT, de moto et du 4 x 4.
Sweet-spot pour base-jumpers, »La Cathédrale » ou Aghembo n-Mestfran, Tamga, mars 1968, (photo: M. Peyron)
Autre site prometteur, situé à 30 minutes de Marrakech au pied du Haut Atlas, mais visant une clientèle assez huppée, le plan d’eau de Lalla Takerkoust avec son « Relais du Lac ». Ici, canoë kayak, jet-ski, quad et écotourisme s’efforcent de faire bon ménage. Pour le parapente, la falaise avoisinante d’Aguergour est un spot recherché.
4.2. Le tourisme culturel
Et la carte du tourisme culturel dans tout cela? Vanter « la rencontre avec les nomades sous la tente » est une recette usée des brochures des TO. L’échange avec l’Autre prend trop souvent la forme d’une photographie monnayée, du harcèlement des gosses réclamant stylos et sucreries (FLEURY 2008, p. 61). Un véritable tourisme interculturel (ou éco-culturel), convivial et respectueux de l’autre, tel que tentent de le mettre en place certains TO avant-gardistes, constituerait pourtant un objectif noble et innovant. Au programme : le voyage peu envahissant, une tenue correcte, la non consommation d’alcool, ainsi que des échanges partagés entre visiteurs et visités. La formule ne peut réussir, cependant, qu’avec de véritables petits groupes de 3-4 personnes. Or, il y a loin de la coupe aux lèvres. Habituellement, dépassant largement le minimum « intimiste » préconisé de 5-12 visiteurs, on débouche sur un groupe style « bidochon » dont les 15-16 membres démontrent leur fascination pour le monde amazigh en arborant des tenues pseudo sahariennes, avant de se précipiter goguenards, appareil numérique au poing, sur la première fillette berbère rencontrée. Peu étonnant dès lors qu’autour d’Imilchil femmes et filles détournent le regard ou se voilent en présence d’Européens – comportement inconnu trente ans en arrière. De toutes façons, devant la pluralité des prestataires de service, on voit difficilement des valeurs morales ou humaines tenir la dragée haute à la loi du marché. Il est malaisé d’envisager le triomphe du tourisme interculturel, tant sont forts les pressions mercantilistes qui caractérisent notre société, et qui vont en dernière analyse l’emporter sur toute autre considération.
Du côté du Ministère du Tourisme marocain, cependant, est venu un rayon d’espoir. Le concept novateur des Pays d’Accueil Touristique (PAT), mis en place depuis 2003, vise à « amener les touristes à découvrir les zones rurales du Maroc à travers des itinéraires allant à la rencontre des populations et de leurs modes de vie en dehors des circuits connus » (WAHABI 2006). Sans doute est-ce là un créneau potentiellement porteur. Ceci joint aux opérations de nettoyage volontaire entreprises par certains TO au Toubkal (TEMPLETON 2003), comme au Mgoun.
5. Conclusion
À vouloir rendre l’Atlas marocain accessible au plus grand nombre on est en train d’accoucher d’un monstre : la sur-fréquentation, liée à la pollution. Et pourtant, en bons tartuffes, les TO se réclament du label écologique sans se soucier des contradictions de leur propre démarche. En effet, de par sa durabilité, leur forme de tourisme à rotations multiples, devient insoutenable à moyen terme, engendre inéluctablement la dégradation progressive des sites. Seule une prise de conscience au niveau des acteurs concernés et débouchant sur des mesures concrètes (panneaux pédagogiques, poubelles, campagnes de nettoyage, etc.) peut enrayer le fléau, sans toutefois l’extirper. Tout au moins, écartant résolument le modèle hard, style Chamonix, peut-on souhaiter aboutir à une exploitation soft d’un massif, comme en Maurienne, ou autour d’Allevard (Alpes françaises). Ce serait, à n’en point douter, une innovation positive. Inutile de se voiler la face, de prétendre qu’une destination touristique privilégiée pourra conserver indéfiniment son charme, sa fraîcheur. Selon un spécialiste britannique (HEAP 2008) : « Notre expérience de par le monde tend à prouver que là où le tourisme démarre sur petite échelle, on aboutit finalement au tourisme de masse !» (12). C’est le cas au Maroc de la ville d’Ifrane, des cascades d’Ouzoud, de la vallée d’Imlil et du Toubkal, d’Imilchil et ses lacs…
Cascades d’Ouzoud, région d’Azilal, période des hautes eaux, le 29 mars, 2010 (photo: K. Mertz)
Que l’on ne s’y trompe pas : sont définitivement révolues les conditions idoines des randonnée de la période pré-1980. Devenu destination phare, produit en grande demande et sur-vendu, l’Atlas marocain aura, quelques temps encore, le suffrage des voyageurs. Paradoxalement le Maroc, qui s’apprête à accueillir 10 000 000 visiteurs en 2010, nous annonce une charte du tourisme responsable, avec comité de suivi, à laquelle adhèrent déjà certains TO. À croire que le tourisme de masse et le tourisme responsable puissent faire bon ménage – on en est plus à une incohérence près. Tout au plus peut-on souhaiter que le phénomène de l’abcès de fixation (Imilchil, Mgoun, Toubkal, etc.) soit de nature à circonscrire la fréquentation massive. Qu’en outre la multiplication innovante des pratiques sportives puisse, elle aussi, en morcelant les activités, contribuer à la dispersion. Ainsi est-il permis d’espérer, sans faire preuve de naïveté excessive, que la sagesse prévaudra chez les ténors du tourisme montagnard marocain, que les campagnes de sensibilisation écologique porteront leurs fruits, bien que cela semble actuellement relever de la quadrature du cercle.
michael.peyron@voila.fr
NOTES
(1) – Catégorie apparue en France au terme de la décennie 1970 et à laquelle les chefs de caravanes bénévoles du CAF ne pouvaient prétendre ; ce fut le cas de l’auteur qui avait fait un stage de formation avec Jo Gavoty en Haute-Ubaye et dans l’Oisans (aout 1977).
(2) – Précisément à Assemsouk, Izoughar et Tilibit n-Tarkeddiyt ; refuges dont, en raison de problèmes de gardiennage, la gestion initiale s’avérera aléatoire (cf. Montagnes Magazine, n° 276/ décembre 2003, p. 55).
(3) – MarocHebdo International, n° 789/ 25 avril – 1er mai 2008, p. 30.
(4) – La mort par maladie d’une trentaine de villageois dans ce village reculé pendant l’hiver 2006/2007 avait mis en exergue les problèmes vécus par ces communautés marginalisées ; d’où visite royale en mai 2008 et promesse de désenclavement (mise en place, entre autres, de réseau téléphonie mobile et goudronnage de la piste d’accès).
(5) – Confirmé par Mohamed X…, voyagiste marocain spécialisé dans le Bou Iblane, 11/06/2008.
(6) – GTHA = Grande Traversée du Haut Atlas ; GTAM = Grande Traversée de l’Atlas Marocain. Michael Peyron tient à préciser qu’il a légalement déposé la mention GTAM à Rabat sous la référence 1984 – 570, lors de la publication de son topo-guide La Grande Traversée de l’Atlas Marocain, et en tant que concepteur de celle-ci.
(7) – Un accident survenu à l’Ighil Mgoun le 16 septembre 2005, dans lequel trois marcheuses rhône-alpines avaient trouvé la mort, bien que la responsabilité du guide marocain n’eût été mise en cause, a soulevé la question des normes sécuritaires au sein des groupes de trekkeurs évoluant dans l’Atlas. Toutefois, probablement afin d’éviter de discréditer une filière porteuse, l’affaire a été vite étouffée.
(8) – Cf. G. Bordessoule, « Faut-il brûler les refuges », Montagnes Magazine, n° 21 : 1980.
(9) – Comportement observé notamment au gîte d’Imi n-Ouarg (22/05/2008).
(10) – Observations personnelles sur le terrain (2005-2008).
(11) – Par le biais de ses topo-guides sur les pistes de l’Atlas et du Sud marocain, cet adepte du tourisme tout-terrain a grandement facilité la pénétration de l’Atlas par les fanatiques du 4 x 4, au point où il s’apparente – au Maroc tout au moins- à un sport de montagne.
(12) – We know from around the world where tourism takes off today small time, by tomorrow it’s going to be big time ! Phrase prononcée par John Swarbrook, responsable du Centre de Recherche sur le Tourisme International à l’Université de Sheffield (Royaume-Uni). Cf. également: If you want to taste the real Morocco, go today, it might be too late tomorrow !, R. & M. Pilsen, “Once upon a time in Morocco” , disponible sur:- http://www.migrationonline.cz/blogs/article/0x=1997009
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Publishing history
Article basé sur une comunication présentée lors d’un colloque sur les pratiques innovantes dans le sport et le tourisme, Le Pradèl (Ardèche), novembre 2008 et publié sur le présent blog en mai 2010, les actes du dit colloque (pour autant que je sache) n’étant toujours pas parues.
N.B. Unless otherwise stated, all texts copyright by Michael Peyron. Material from same may be quoted in compliance with current academic practice.